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BOOKHOUSE BOYS #04 / Bizzarri & Rodriguez

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A la base, il y avait le projet de créer une maison d'édition. Mais sans véritable idée de ce que je désirais pour elle comme identité graphique. Ou juste quelques vagues idées un peu cliché en tête. Une photo en couv’, un truc un peu “graphique”, mais sans direction précise, Puis, mon ami Simon m'a présenté Thomas Bizzarri et Alain Rodriguez, deux jeunes graphic designers / typographes qui m'ont rapidement fait des propositions enthousiasmantes. La suite, vous la connaissez. Ils ont achevé de créer l'identité visuelle du Feu Sacré et apporté une contribution dont je peine aujourd'hui encore à mesurer l'impact sur la réception des ouvrages. Autant dire que Thomas (à gauche) et Alain (à droite) faisaient partie des premières personnes à qui j'ai pensé quand le projet BookHouse Boys s'est mis en place.

 

| On trouve quoi comme nouvelles acquisitions dans votre bibliothèque ?


Alain Rodriguez | Les derniers livres qui attendent sagement sur mon chevet sont “Le concile d'amour” de Panizza, “Contes cruels” de Villiers de l'Isle-Adam et “Heaven is Real” de Adam Harper.


Thomas Bizzarri | Peu de nouvelles acquisitions, surtout des livres empruntés, prêtés, conseillés par des amis. Il y a “une Histoire de la Révolution française” d'Éric Hazan, dont la lecture me fait dire qu'on devrait changer le nom de notre police de caractère “Thermidor"…"Le XIXe siècle à travers les âges” de Philippe Muray, et j'ai terminé depuis peu “Là-bas” de Huysmans. On m'a aussi prêté un Coupland, “Génération X”, mais je ne l'ai pas encore commencé. Mais je crois que le dernier livre que j'ai acheté avec mes deniers c'est “Aucune bête aussi féroce” d'Edward Bunker.

 

| Quels livres marquants avez-vous découverts à l’adolescence et que vous possèdez toujours ?


Alain Rodriguez | Je ne peux pas dire que mon adolescence est été marquée par un livre en particulier. À vrai dire j'ai commencé à lire réellement un peu sur le tard… Mais je me souviens tout de même une fois ou mon père m'avait demander de choisir un bouquin dans une librairie. J'ai tout de suite été attiré par la photo d'une couverture qui représentait une ado japonaise aux cheveux jaunes et bleus. Il s'agissait de “Bleu presque transparent "de Murakami Ryû. Après lecture, naïvement, j'ai eu cette impression d'avoir découvert que la littérature pouvait aussi être trash.


Thomas Bizzarri | Il y en a quelques uns! je crois que parmi ceux qui m'ont le plus marqués, et qui conservent une place de choix dans mes rayons, il y a évidemment le "Voyage au bout de la Nuit”, la claque stylistique, et puis les Dostoïevski, “Crime et châtiment” bien sûr, mais surtout “Les Frères Karamazov”. J'ai énormément lu à l'adolescence, car j'ai la chance d'avoir un père professeur de français, de culture très classique. J'allais piquer dans sa bibliothèque — d'ailleurs je pense que j'ai encore en ma possession beaucoup de bouquins “empruntés” chez lui — donc à cette période j'ai aussi beaucoup lu les grands auteurs français du XIXe, les Baudelaire, Flaubert, Maupassant, etc.

 

| Vous prêteriez lequel de vos livres à quelqu’un que vous voudriez séduire ?


Alain Rodriguez | “Narcisse et Goldmund” de Hermann Hesse, certainement parce que je partage les même aspirations que le personnage de ce roman.


Thomas Bizzarri | Hemingway, “Pour qui sonne le glas”.

 

| Que trouve t-on comme livres honteux dans vos rayonnages ?


Alain Rodriguez | Je sélectionne tellement, que je pense aimer tout ceux que je possède.


Thomas Bizzarri | Je ne crois pas qu'il y ait rien de vraiment ridicule selon moi dans mes rayons. À la limite des vieux livres sur le graphisme, mais ils sont plus obsolètes que réellement honteux.

 

| Quels livres avez-vous hérité de vos proches ?


Alain Rodriguez | Malheureusement aucun.


Thomas Bizzarri | Quelques volumes de la Pléïade “transmis” par mon paternel. Montaigne et Rimbaud en œuvres complètes, et une quantité non négligeables de livres de poches qui fleurent bon le vieux papier de mauvaise qualité.

 

| Le livre que vous avez le plus lu et relu ?


Alain Rodriguez | Je ne relis jamais, mais je commence à me dire qu'il faudrait que je me replonge dans “La divine comédie”. Je m'étais laissé porter par la beauté des mots, je pense que j'en aurai une lecture totalement différente maintenant.


Thomas Bizzarri | Je relis rarement, mais j'ai lu deux fois de suite “Crime et châtiment” : j'avais lu le premier tome dans une édition livre de poche des années 60 ou 70, et à peine le livre terminé, je cours acheter le deuxième tome. Là, je tombe sur la traduction d'André Markowicz : c'était tellement autre chose qu'après avoir lu le second tome, j'ai eu envie de revenir sur le premier… et je n'ai pas pu m'arrêter et j'ai encore lu le second.

 

| Un livre qui suscite en voux des envies d’autodafé ?


Alain Rodriguez | Peut-être le dictionnaire depuis que tu peux y trouver lol.


Thomas Bizzarri | Pour moi le livre est l'objet le plus magnifique qui soit. Depuis que j'ai découvert la typographie, j'ai complètement arrêté de dessiner autre chose que des lettres ou des maquettes, alors que je crayonnais tout et n'importe quoi depuis que j'étais gosse. Je répondrais donc un livre particulièrement laid dans sa forme.

 

| On vous propose de vivre éternellement dans un roman de votre choix, vous optez pour lequel ?


Alain Rodriguez | Bizarrement ça ne serait pas dans un roman. J'ai ce bouquin, un énorme pavé de 800 pages, “International Discography of the New Wave” de B George et Martha DeFoe, sorti chez Omnibus Press en 82 dans lequel je me perd souvent. Sur la quatrième il est écrit : “The most extensive international compilation of Punk, New Wave, Futurist, Hard Core discographies ever assembled”. Pour moi ce livre est une bible absolue, je ne sais toujours pas comment les auteurs ont réussis à réunir plus de 7500 groupes, 16000 disques, 3000 labels et 1300 fanzines tous sortis des undergrounds les plus pointus à travers le monde. Tu as même une partie avec toutes les adresses des clubs, bars et radios qui passaient cette musique à l'époque. Ce bouquin est une véritable time capsule post-punk. Cette liste de noms et de titres représentent pour moi une source inépuisable d'inspiration. En plus de sa richesse, le livre est absolument parfait formellement… c'est définitivement dans ces pages là que je voudrais vivre.


Thomas Bizzarri | “Gargantua” de Rabelais.

 

| Quel est l'incunable que vous rêvez de posséder, votre Saint Graal bibliophilique ?


Alain Rodriguez | Un très vieux “Petit Albert” qui aurait survécu aux flammes…


Thomas Bizzarri |  Il y en a tellement! Pour la blague, la bible à 42 lignes de Gutenberg.

 

| Au bout d’une vie de lecture, et s’il n’en restait qu’un ?


Alain Rodriguez | Repose moi la question dans 50 ans! Pour l'instant je dirais certainement “Le portrait de Dorian Gray”.


Thomas Bizzarri | “Trois Contes”, de Flaubert.

 

BIZZARRI & RODRIGUEZ | LE FEU SACRE ÉDITIONS

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