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BOOKHOUSE BOY #44 / Emanuel Campo, poète & performer

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Emanuel Campo, poète, agent provocateur à la compagnie de création Etrange Playground, membre du trio de Hip-Hop PapierBruit, on a aimé son livre ‘Maison. Poésies Domestiques’ récemment paru aux éditions la Boucherie litteraire, il est le Bookhouse Boy de la semaine.

 

| On trouve quoi comme nouvelles acquisitions dans ta bibliothèque ?

Deux recueils que je recommande : Le rapt de Maram al-Masri et Instructions, à l’intérieur de Ahsraf Fayad, que je ne connaissais pas avant d’avoir lu des articles sur sa récente condamnation. J’ai acheté ce livre pour soutenir sa sortie et connaître le texte incriminé. Puis je l’ai lu et j’ai fait une belle découverte. Un texte plein « d’aujourd’hui ».Je viens aussi d’acquérir deux anthologies aux éditions Le Temps des Cerises. Une sur la poésie syrienne actuelle qui s’intitule L’amour au temps de l’insurrection et de la guerre. Une autre sur la poésie protestataire des USA qui s’intitule Changer l’Amérique.

 

| Quel livre marquant as-tu découvert à adolescence et que tu possèdes toujours ?

J’ai longtemps été réfractaire à la lecture. Ça m’est venu tard. Les seuls livres que je lisais étaient ceux du programme scolaire. Mais en cherchant un peu je crois pouvoir retrouver l’Ecume des jours de Boris Vian qui m’avait plu à l’époque, bien qu’étant au programme.

 

| Sans égard pour sa qualité, lequel de tes livres possède la plus grande valeur sentimentale, et pourquoi ?

Copain des bois, sans conteste. Sous-titré le guide des petits trappeurs. Guide de survie dans l’enfance. Essentiel. Mais aussi Alix de Christophe Stolowicki car c’est le premier recueil de poésie écrit par un type vivant que j’ai acheté. Depuis, je préfère lire les vivants. Ils sont moins nombreux.

 

| Tu prêterais lequel de tes livres à quelqu'un que tu voudrais séduire ?

A 20 ans, j’ai offert Lettres à Lou d’Apollinaire. Aujourd’hui, je suis plutôt du genre à faire des compilations… C’est pas avec un livre que j’arriverai à séduire les personnes auxquelles je pense.

 

| Que trouve-t-on comme livres « honteux » dans tes rayonnages ?

Je ne garde que ce qui me plait. C’est plutôt une question à poser à mes visiteurs.

 

| Quels livres as-tu hérité de tes proches ?

Hérité, aucun. A seize ans, une amie proche m’a offert son exemplaire d’une anthologie de poésie datant de 1935. Il y a quelques années, en quittant le domicile parental, j’ai piqué Les morts ont tous la même peau de Vian. Depuis, je ne l’ai toujours pas lu. Je ne sais pas de quoi ça parle. Il est là, rangé sur l’étagère, nous nous surveillons l’un l’autre. J’attends le bon moment.

 

| Le livre que tu as le plus lu et relu ?

C’est par période. Récemment Bons Baisers de la Grosse Barmaid de Dan Fante, Je m’ennuie sur Terre de Jean-Pierre George. Plus tôt, Qàu - Ne sois pas un poète, sois un corbeau, nous sommes une poignée de corbeaux sur la Terre de Serge Pey, Fac-Similé de Louis Calaferte. Encore plus tôt, Le cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire et  Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon. Et enfant, Copain des bois.

 

| Le livre qui suscite en toi des envies d'autodafé ?

L’annuaire.

 

| On te propose de vivre éternellement dans un roman de ton choix, tu optes pour lequel ?

Pourquoi pas Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde ? Uniquement pour rencontrer Lord Henry. Il me fascinait à 21 ans. Je voudrais bien savoir comment je m’en sortirai aujourd’hui face à lui. 

 

| Quel est l’incunable que tu rêves de posséder, ton Saint Graal bibliophilique ?

Aucun. Je préfère avoir un livre d’artiste récent tiré à 10 exemplaires.

 

| Au bout d'une vie de lecture, et s'il n'en restait qu'un ?

Copain des bois, pour apprendre à me repérer et à me faire une cabane fringante et fraîche car je serai vieux et voûté.

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