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BOOKHOUSE BOY #39 / Sameer Ahmad, rappeur

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Perdants magnifiques’, le nouvel album de Sameer Ahmad est probablement le disque que j’ai le plus écouté cette année, tous genres confondus. Une bien singulière comète dans le milieu du rap français, d’une grisante originalité et d’une très grande cohérence — le comble pour un album produit par sept personnes différentes !

 

Le genre de disque dont on découvre sans arrêt de nouvelles couches de sens dans des textes très « oraux », presque ornementaux, cherchant l’image mais ne trouvant jamais le cliché, où les combinaisons poétiques semblent croître ou se régénérer d’elles-mêmes à chaque écoute (« Je suis plein de proverbes impopulaires / Sarrasin des zones urbaines aux poèmes baptisés dans les eaux du bled / La bombe humaine : c'est toi elle t'appartient / De tes premières Stan Smith jusqu'aux pompes funèbres »).

Le genre de disque où les instrus ne se laissent jamais vraiment saisir. Beats lourds mais atmosphère aérienne, lumineuse, pour un rap qui n’est ni proprement politique, ni délibérément poétique ou nébuleux, ni volontairement obscur ou commercial, mais qui se tient bien droit entre chacunes de ces manières d’êtres en lieux communs avec une seule idée en tête : la fidélité à soi — sans restrictions, sans rendre de compte à personne (« Sans règles du jeu et s’ils bloquent mon épopée / Bah qu'est-ce que tu veux, j'Gilgamesh sur eux » — Hale-Bopp)

 

Bref, du grand rap français qui se revitalise discrètement mais magnifiquement dans ses marges.

 

Sammer Ahmad est le Bookhouse Boy de la rentrée.

 

| On trouve quoi comme nouvelles acquisitions dans ta bibliothèque ?

Je viens de recevoir ‘Mama Black Widow’ de Icebreg Slim, et les trois volumes de ‘The Grocery’ edités chez Ankama.

 

Quel livre marquant as-tu découvert à adolescence et que tu possèdes toujours ?

Ça doit être ‘Le Petit Nicolas et les Copains’, je l’avais emprunté à la Bibliothèque et je l’ai gardé jusqu’à aujourd hui. Faudrait que je pense à le rendre.

 

| Sans égard pour sa qualité, lequel de tes livres possède la plus grande valeur sentimentale, et pourquoi ?

Un livre sur le Viet Vo Dao , parce que c'est tout une époque, où on était a fond sur Bruce Lee et c'était très dur de trouver autre chose que des livres sur le judo ou le karaté. Là, j'avais le manuel Viet Vo Dao, j'avais accès à des techniques secrètes.

 

| Tu prêterais lequel de tes livres à quelqu'un que tu voudrais séduire ?

Enfant de putain’ de Donald Goines.

 

| Que trouve t-on comme livres “honteux” dans tes rayonnages ?

La Biographie de Smain.

 

| Quels livres as-tu hérité de tes proches ?

Laylâ, ma raison’ d'André Miquel, je pense.

 

| Le livre que tu as le plus lu et relu ?

Etant hypocondriaque, c'est le Petit Larousse de la médecine.

 

Le livre qui suscite en toi des envies d'autodafé ?

Sincèrement, aucun de ceux que j'ai lu pour l'instant.

 

| On te propose de vivre éternellement dans un roman de ton choix, tu optes pour lequel ?

Un Arsène Lupin.

 

| Quel est l’incunable que tu rêves de posséder, ton Saint Graal bibliophilique ?

Je recherche depuis un moment ‘From pads to palette’ sur Ernie Barnes.

 

| Au bout d'une vie de lecture, et s'il n'en restait qu'un ?

Ne mourez jamais seul’ de Donald Goines

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