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BOOKHOUSE BOY #38 / David Rassent, chroniqueur musical

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J'attendais depuis longtemps qu'un livre simple mais érudit paraisse en langue française sur la musique populaire Brésilienne. C'est désormais chose faite grâce au travail de défrichage que David Rassent a réalisé ces dernières années et que les éditions Le Mot & le Reste ont récemment publié.

Musiques Populaires Brésiliennes’ se déploie donc en deux parties : une longue introduction visant à replacer le Brésil dans toute sa complexité multiculturelle (la beauté de la MPB, c'est son impureté originelle), suivie de chroniques des cents disques incontournables — se déployant entre 1954 et 2014 sans oublier aucun genre : forró, samba-cançao, tropicalisme, bossa nova, etc. Pour ma part, ce sont surtout les années 60 & 70 qui m'intéressent, et fort heureusement, elles occupent les ¾ du livre.

J'ai donc spontanément écrit à David pour lui dire le bien que je pensais de son ouvrage et je m'aperçois — ô joie —qu'il est Lyonnais, et qu'il habite par dessus le marché à deux pas de chez moi. Que de bonnes raisons pour lui soumettre notre questionnaire des Bookhouse Boys afin de savoir un peu quels livres soutiennent cette érudition musicale.

 

| On trouve quoi comme nouvelles acquisitions dans ta bibliothèque ?

Essentiellement des essais sur la musique : Bubblegum & Sunshine Pop - La confiserie magique de Jean-Emmanuel Deluxe, Outsiders de Guy Darol, une bio d'Eliane Radigue réalisée par Emmanuel Holterbach, deux courtes biographies de Caetano Veloso et de Gilberto Gil toutes deux signées Ricardo Pessanha & Carla Cintia Contero, et enfin le passionnant Sounds & Colours Brazil, ouvrage collectif du webzine du même nom.

Ah si, quand même un peu de fiction, un livre de nouvelles tout à fait intriguant, Le Roi des Zones, signé “i zimbra”, ce qui nous ramène à la musique…

 

| Quel livre marquant as-tu découvert à l'adolescence et que tu possèdes toujours ?

Un peu banal : 1984 de George Orwell. Je pourrais aussi citer l'Anthology des Beatles, qui relève plus de la fiction et de l'évasion que le Orwell.

 

| Sans égard pour sa qualité, lequel de tes livres possède la plus grande valeur sentimentale, et pourquoi ?

Je n'accorde quasiment pas de valeur sentimentale à l'objet livre, mais je tiens assez à la collection d'Astérix léguée par mon grand-père, dont n'importe quel volume aurait d'ailleurs pu figurer en réponse aux 3/4 de ces questions, si je veux être honnête.

 

| Tu prêterais lequel de tes livres à quelqu'un que tu voudrais séduire ?

J'ai du mal avec le concept de séduction, dont je maîtrise vraiment pas les ressorts. J'imagine que ça dépend complètement de la personne. Je pense que j'emprunterai plutôt que de prêter à cette personne, ou bien que je lui donnerais.

 

| Que trouve t-on comme livres “honteux” dans tes rayonnages ?

J'ai un livre qui s'appelle “Le Mystère John Lennon”, mais ça n'est pas si honteux que cela, si ?

 

| Quels livres as-tu hérité de tes proches ?

Quelques Pagnol, Camus, Prévert, Eluard et Fables de la Fontaine, de mes parents. Une très vieille histoire de France illustrée, de mes grands-parents, et une Bible, de ma tante. Mais il y en a d'autres, que j'oublie.

 

| Le livre que tu as le plus lu et relu ?

Probablement un tome de Thorgal ! Au-delà des ombres peut-être. Lolita de Nabokov, aussi, pour cause d'épreuve de concours, mais c'est vite devenu un prétexte pour le relire en anglais puis en français, c'est tellement riche…

 

| Le livre qui suscite en toi des envies d'autodafé ?

Quelle drôle d'idée. Je pense que la destruction de livres quels qu'il soient devrait être réprimée par la loi, et je suis toujours interpellé par le sort réservé aux livres “désherbés” par les bibliothèques, qui pose la question de la valeur accordée au savoir et de l'incapacité à l'exploiter et à le transmettre. Disons, pour reprendre un ton plus léger, qu'avec Merci pour le moment de Valérie Trierweiler, on devrait pouvoir griller pas mal de chamallows, ce qui lui trouverait une utilité, mais en vrai, non, tout ce que m'évoque le mot “autodafé” c'est la scène finale du Destin de Youssef Chahine, où il est dit “La pensée à des ailes, nul ne peut arrêter son envol” (certes, la bêtise aussi, mais raison de plus pour ne pas s'en occuper).

 

| On te propose de vivre éternellement dans un roman de ton choix, tu optes pour lequel ?

Eternellement, aucun. Le temps de sa durée dans le temps, Acid Test de Tom Wolfe serait pas mal !

 

| Quel est l’incunable que tu rêves de posséder, ton Saint Graal bibliophilique ?

Je pensais être totalement vacciné contre toute amorce de bibliophilie jusqu'à ma découverte de l'existence du Livre Rouge de Jung. J'aimerai prendre le temps de le feuilleter un peu et de le montrer à quelques amis si je le pouvais, à défaut de le posséder.

 

| Au bout d'une vie de lecture, et s'il n'en restait qu'un ?

Le Maître et Marguerite de Boulgakov, mais je n'ai vraiment pas lu beaucoup de livres, et j'espère être encore loin du bout de ma vie !

 

ALFOMEGA : MUSIQUES POPULAIRES BRÉSILIENNES | LE MOT & LE RESTE

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